La cuisine picarde à Laon : spécialités locales à ne pas manquer

Article publié le 10 août 2023 par Julie
Laon Crédit photo : © Adrien Tutin
Cuisine Picarde

Aimer la cuisine de Picardie

La cuisine picarde, distincte du Nord et du Pas-de-Calais, est mise en valeur par Claudie Seminet-Blandin. Sa cuisine suit ses envies, mêlant produits locaux, fraîcheur saisonnière, créativité et traditions. Elle partage les recettes phares de son restaurant, dont le bigalan de pomme de terre en vedette.

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Histoire et origines de la gastronomie picarde à Laon

La cuisine picarde, avec ses saveurs riches et authentiques, trouve ses racines dans l’histoire tumultueuse et la géographie singulière de la région. Laon, perchée sur une colline dominant la plaine picarde, est une cité historique qui a su préserver son héritage culinaire tout en l’adaptant aux goûts modernes. L’histoire de la gastronomie à Laon est intimement liée à la topographie de la région et aux peuples qui l’ont habitée.

Depuis l’époque gallo-romaine, la ville de Laon, grâce à sa position stratégique, est devenue un carrefour d’échanges. Les commerçants, voyageurs et envahisseurs y apportaient avec eux des épices, des méthodes de cuisson et des recettes venues d’ailleurs. Ces influences extérieures ont rapidement été intégrées à la cuisine locale, lui donnant cette richesse caractéristique. Les Romains, par exemple, ont introduit la vigne, et même si la région n’est pas aujourd’hui reconnue pour ses vins, cette culture a influencé la manière dont les Laonnois cuisinaient et conservaient leurs aliments.

Le Moyen Âge a également joué un rôle déterminant dans la formation de la palette gustative laonnoise. Les monastères, omniprésents dans la région, ont développé une cuisine riche, basée sur les produits locaux. Les moines, maîtres dans l’art de la fermentation, ont introduit la bière comme boisson quotidienne, mais aussi comme ingrédient de cuisson. De même, la présence de gibiers dans les forêts environnantes de Laon a donné naissance à des ragoûts et des pâtés savoureux, marqués par une chasse abondante et variée.

Le contexte géographique de Laon, entre terre et mer, a également sculpté son identité culinaire. La proximité de la Baie de Somme, l’une des plus belles baies du monde, a permis l’apport régulier de poissons et de fruits de mer. La truite, par exemple, était souvent cuisinée en rillettes ou en terrine, agrémentée d’herbes aromatiques fraîches des jardins locaux. De l’autre côté, les vastes étendues de terres agricoles offraient une variété de céréales, de légumes et de fruits qui sont devenus les piliers de la cuisine picarde. Les vergers de pommes et de poires ont inspiré une multitude de desserts, des tartes rustiques aux confitures maison, en passant par les cidres doux ou brut.

Enfin, les guerres et les invasions, malheureusement fréquentes dans cette région frontalière, ont également laissé leur empreinte sur la gastronomie laonnoise. Les périodes de disette ont obligé les habitants à faire preuve de créativité, utilisant chaque partie de l’animal et chaque morceau de légume pour nourrir leur famille. C’est ainsi que sont nées des recettes comme le « pâté de Pâques », un mélange de viandes et d’épices enveloppé dans une pâte dorée, ou la « ficelle picarde », une crêpe garnie de jambon et de champignons, le tout gratiné au four.

En conclusion, la gastronomie de Laon est le reflet de son histoire, de ses influences extérieures et de sa géographie unique. Elle est le témoignage vivant d’une culture riche, d’un peuple inventif et d’un amour indéfectible pour les saveurs authentiques. Chaque plat raconte une histoire, chaque recette est un héritage, et chaque bouchée est une invitation à voyager à travers les âges, au cœur de la Picardie.

Les incontournables de la table laonnoise : plats, douceurs et boissons

La gastronomie picarde est l’expression d’un terroir riche et diversifié, et la ville de Laon en est un vibrant témoignage. Lorsqu’on s’aventure dans les ruelles de cette cité médiévale, on peut ressentir le poids de l’histoire, mais aussi l’héritage culinaire qui se traduit dans chaque assiette servie dans les restaurants et bistrots locaux.

La ficelle picarde

Commençons par les plats qui ont forgé la renommée de la cuisine laonnoise. Le fameux « Ficelle picarde« , une délicieuse crêpe garnie de jambon, de champignons et de crème, enroulée puis passée au four, est un incontournable. Né dans les années 1950 lors d’un concours culinaire à Amiens, ce plat a rapidement conquis Laon et l’ensemble de la Picardie. Sa texture moelleuse à l’intérieur et légèrement gratinée à l’extérieur en fait un régal pour les palais.

Recette

Ingrédients pour 4 personnes

  • Pour les crêpes :
    • 125 g de farine
    • 2 œufs
    • 300 ml de lait
    • 1 pincée de sel
    • Beurre pour la cuisson
  • Pour la garniture :
    • 4 tranches de jambon cuit
    • 250 g de champignons de Paris
    • 1 échalote
    • 20 cl de crème fraîche épaisse
    • 100 g de fromage râpé (comme l’emmental ou le gruyère)
    • Sel, poivre
    • Beurre pour la cuisson

Préparation

  1. Préparation des crêpes :
    • Dans un saladier, mélangez la farine et les œufs. Incorporez progressivement le lait pour éviter les grumeaux. Ajoutez une pincée de sel.
    • Laissez reposer la pâte à crêpes pendant au moins 30 minutes.
    • Cuisez les crêpes dans une poêle beurrée, puis réservez-les.
  2. Préparation de la garniture :
    • Émincez les champignons et l’échalote.
    • Faites revenir l’échalote dans un peu de beurre, puis ajoutez les champignons. Laissez cuire jusqu’à ce que les champignons soient dorés. Salez et poivrez.
  3. Assemblage et cuisson :
    • Sur chaque crêpe, disposez une tranche de jambon et une portion de la préparation aux champignons.
    • Roulez les crêpes et placez-les dans un plat à gratin.
    • Nappez les crêpes de crème fraîche et saupoudrez de fromage râpé.
    • Faites gratiner au four préchauffé à 180°C pendant environ 15 minutes, jusqu’à ce que le fromage soit doré et fondu.

La flamiche au Maroilles

Mais ce serait une erreur de s’arrêter là. La « Flamiche au Maroilles« , une tarte salée garnie de ce fromage emblématique de la région, dévoile des arômes puissants et authentiques. Le Maroilles, ce fromage à la croûte lavée, à la saveur unique et au parfum inimitable, est la vedette de ce plat. Lorsqu’il est fondu dans une tarte, sa texture crémeuse et son goût prononcé offrent une expérience gustative inoubliable.

Recette

Ingrédients

  • 1 pâte brisée
  • 250g de Maroilles
  • 3 œufs
  • 25cl de crème fraîche
  • Sel et poivre

Préparation

  1. Préchauffer le four : Mettez votre four à préchauffer à 180°C (thermostat 6).
  2. Préparer la pâte : Étalez la pâte brisée dans un moule à tarte, en laissant le papier sulfurisé en dessous pour faciliter le démoulage. Piquez le fond de la pâte avec une fourchette.
  3. Préparer la garniture : Coupez le Maroilles en tranches fines. Dans un bol, battez les œufs avec la crème fraîche. Salez et poivrez selon votre goût.
  4. Assembler la tarte : Disposez les tranches de Maroilles sur le fond de la pâte. Versez ensuite le mélange d’œufs et de crème sur le fromage.
  5. Cuisson : Enfournez la tarte pour environ 30 minutes, jusqu’à ce que la garniture soit dorée et que la pâte soit cuite.
  6. Servir : Laissez la flamiche un peu refroidir avant de la servir. Elle peut être dégustée chaude ou à température ambiante, souvent accompagnée d’une salade verte.

Le Gâteau battu

Si la Picardie est renommée pour ses plats roboratifs, elle l’est également pour ses douceurs. Laon a adopté et personnalisé le « Gâteau battu« , ce gâteau aérien, proche de la brioche mais plus dense et riche en beurre. Traditionnellement, il était préparé pour les grandes occasions, marquant les moments heureux des familles picardes. Il est courant de le voir trôner fièrement sur les tables lors des fêtes ou des rassemblements familiaux. Sa texture, à la fois légère et généreuse, et son goût beurré en font un favori, souvent accompagné d’une confiture de rhubarbe ou d’un morceau de fromage pour les plus audacieux.

Recette

Ingrédients

  1. Levure de boulanger : 30 g (fraîche) ou 10 g (sèche)
  2. Lait tiède : 150 ml
  3. Farine : 500 g
  4. Sucre : 100 g
  5. Beurre : 250 g, ramolli
  6. Oeufs : 6 (à température ambiante)
  7. Sel : une pincée
  8. Sucre vanillé : 1 sachet (optionnel)
  9. Rhum : 1 cuillère à soupe (optionnel)

Préparation

  1. Préparation de la levure : Dissoudre la levure dans le lait tiède. Laissez reposer 15 minutes.
  2. Mélange de base : Dans un grand bol, mélanger la farine et le sucre. Ajouter le mélange de levure et mélanger légèrement.
  3. Ajout des ingrédients : Ajouter les œufs un à un en battant bien après chaque ajout. Incorporer ensuite le beurre ramolli, le sel, le sucre vanillé et le rhum. Battre le mélange jusqu’à ce qu’il soit lisse et homogène.
  4. Levée : Couvrir le bol d’un linge propre et laisser lever dans un endroit tiède pendant environ 1 heure, jusqu’à ce que la pâte double de volume.
  5. Préchauffage du four : Préchauffez votre four à 180°C (350°F).
  6. Cuisson : Verser la pâte dans un moule à gâteau battu (ou un moule à brioche si vous n’en avez pas). Enfourner et cuire pendant environ 45 minutes, ou jusqu’à ce que le gâteau soit doré et qu’un cure-dent inséré en ressorte propre.
  7. Refroidissement : Laisser refroidir le gâteau dans le moule pendant quelques minutes, puis le démouler et le laisser refroidir complètement sur une grille.

La région n’est pas en reste en matière de boissons. La bière de garde, brassée traditionnellement en Picardie, est une boisson qui a su évoluer tout en conservant son caractère d’origine. Elle se distingue par une fermentation secondaire en bouteille qui lui confère des arômes complexes et une effervescence fine. À Laon, il n’est pas rare de croiser des brasseries artisanales qui proposent leur interprétation de cette bière, avec une touche locale, alliant tradition et modernité.

Enfin, pour clore ce voyage gustatif à Laon, il convient de mentionner le cidre picard. Bien que moins célèbre que ses cousins normands ou bretons, le cidre picard a une saveur particulière. Issu de variétés de pommes spécifiques à la région, il est généralement moins doux, avec une acidité prononcée qui le rend rafraîchissant. À Laon, on le déguste volontiers à l’ombre d’une terrasse, contemplant le va-et-vient des passants, tout en savourant la douceur de vivre picarde.

En somme, la table laonnoise est un reflet de la richesse du terroir picard. Elle mêle habilement tradition et innovation, offrant aux gourmands et gourmets une palette de saveurs variées et authentiques. Chaque plat, chaque douceur, chaque gorgée est une invitation à découvrir un peu plus cette région et ses trésors culinaires.

Lieux et adresses pour déguster la cuisine authentique de Laon

Laon, cette ancienne ville fortifiée perchée sur une colline, ne séduit pas uniquement par sa majestueuse cathédrale ou ses remparts historiques, mais également par ses saveurs gastronomiques. Et pour les amateurs de bonne chère, la ville offre une multitude d’adresses où l’on peut déguster des plats typiquement picards dans une atmosphère authentique.

L’une des premières adresses qui fait battre le cœur des gourmands est située près de la vieille ville. Ici, dans un petit établissement au charme d’antan, la spécialité est le « farcidure », une préparation de viande et de légumes enveloppée dans une pâte et cuite lentement. La texture moelleuse de la pâte, combinée aux saveurs robustes de la viande et des légumes, évoque les repas d’autrefois, ceux préparés au coin du feu dans les maisons picardes.

Non loin de là, une autre table, plus contemporaine, propose une version revisitée du « flamiche », cette fameuse tarte aux poireaux, un incontournable de la cuisine picarde. Dans ce restaurant, le flamiche est préparé avec une touche de créativité : une fine pâte croustillante, des poireaux fondants, agrémentés d’éclats de lardons fumés et d’un soupçon de crème fraîche, donnant un équilibre parfait entre tradition et modernité.

Mais Laon ne serait pas une ville picarde sans ses délicieuses pâtisseries. Dans une boulangerie-pâtisserie nichée entre deux ruelles pavées, on peut trouver le « gâteau battu », cette brioche aérienne, riche en beurre, qui accompagne merveilleusement bien une tasse de café ou un verre de cidre de la région. L’histoire raconte que ce gâteau était traditionnellement préparé lors des grandes occasions, notamment les mariages. Aujourd’hui, il est devenu une douceur appréciée au quotidien, témoignant de l’art de vivre picard.

Enfin, pour ceux qui souhaitent associer dégustation culinaire et histoire, il est recommandé de se rendre dans un ancien relais de poste, transformé en restaurant. Les plafonds voûtés et les murs de pierre créent une atmosphère unique, presque hors du temps. Ici, le menu change au gré des saisons, mais une constante demeure : la mise en avant des produits locaux. Ainsi, il n’est pas rare de trouver à la carte du gibier en provenance des forêts avoisinantes, ou encore des truites pêchées dans les rivières proches de Laon.

À travers ces adresses, Laon confirme son statut de destination gastronomique. La cuisine picarde, riche et généreuse, trouve dans cette ville un écrin de choix pour s’exprimer. Chaque restaurant, chaque boulangerie ou pâtisserie raconte à sa manière l’histoire d’un territoire et de ses habitants. Et au-delà des plats, c’est cette histoire, cette culture, que l’on vient chercher à Laon. Une histoire faite de traditions, de savoir-faire, mais aussi d’innovation, qui continue de séduire et d’émerveiller ceux qui prennent le temps de s’y attarder. Alors, lors de votre prochaine visite à Laon, ne manquez pas de faire une pause gourmande, et laissez-vous transporter par les saveurs d’une cuisine authentique, reflet d’une région riche en découvertes.

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